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10 avril 2019

Mélissa Blouin - mblouin@medialo.ca

Un havre à l’abri des soucis de la maladie 

Majestique, beaucoup plus qu’un centre de prothèses capillaires

©(Photo Mélissa Blouin)

Carole Bonin est une femme de cœur avant tout.

RÉCONFORT. Située en plein cœur du village de Saint-Thomas, une petite maison jaune agit comme un rayon de soleil à travers les jours gris de la maladie pour les femmes atteintes de cancer. Sa propriétaire, Carole Bonin, a tout mis en place afin que celles qui y entrent vivent une expérience pleine d’espoir et de réconfort. 

«J’ai besoin que le temps s’arrête, que les femmes oublient la turbulence de l’extérieur, les sarraus, les murs blancs et les mauvaises nouvelles. Je veux qu’on prenne le temps, que ça sente bon, qu’il y ait du café et des beignes et qu’on se sente bien», a commenté Mme Bonin en parlant de son centre de prothèses capillaires Majestique.  

Même si cette dernière a réussi à faire de ce centre un havre de paix, c’est tout ce qu’elle réalise bénévolement, en parallèle à sa boutique, qui rend l’endroit unique. « Je ne suis pas une femme d’affaires, je suis une femme de cœur. »      

Mme Bonin a notamment développé un réseau d’aide financière et matérielle pour les femmes qui viennent la voir. Par exemple, si une femme n’a pas d’assurances privées ou qu’elle est monoparentale, Mme Bonin tentera de trouver des ressources qui vont l’aider autant à payer son compte d’électricité, sa gardienne, ses caisses d’Ensure que tout ce qui est foulard, bandeau, chapeau ou pièce capillaire.   

Elle ajoute que si une femme a droit à un remboursement pour l’achat de ses produits, elle n’aura pas à les payer et Mme Bonin attendra elle-même le remboursement.  

Son rêve ultime serait que toutes les femmes sachent qu’elle offre ce service de ressources d’aide financière et matérielle. « Ça ne coûte rien, ça n’engage à rien et ça me valorise beaucoup. Je crois qu’elles n’ont pas l’énergie pour penser à tout cela dans ces moments-là. Quand on apprend qu’on a un cancer, la terre arrête de tourner», a mentionné la dame de 53 ans qui a elle-même été atteinte de cette maladie. 

©(Photo Mélissa Blouin)

Changer des vies 

Mme Bonin a aussi instauré un petit salon dans sa résidence ancestrale pour recevoir les femmes et raser leurs cheveux avant les traitements. « C’est plate de faire ça au salon de coiffure ou par son conjoint, alors je l’offre en tout temps et c’est gratuit. On jase, je leur fais un massage capillaire et elles n’ont même pas besoin d’entrer par la boutique, car c’est important pour moi qu’elles ne se sentent pas obligées d’acheter. » 

Toute sa maison est décorée avec des souvenirs familiaux ou des objets qui ont une belle histoire. Qu’il s’agisse du chapeau de mariage de sa mère ou de ceux de son père qui travaillait dans une mercerie, le centre de Mme Bonin est comme un musée. « Tout est pensé, je veux que les femmes décantent et qu’on ne parle pas juste de la maladie. » 

L’ambiance chaleureuse de l’endroit est propice aux confidences et bien souvent, Mme Bonin devient une thérapeute. « J’ai de l’empathie et de l’écoute, mais pas de la sympathie, car quand nous sommes malades nous ne voulons pas de la pitié des gens.» 

Elle s’attache beaucoup à ces femmes qui croisent son chemin et a été témoin de belles histoires. Comme des femmes qui ne pensaient pas s’en sortir et qui reviennent la voir chaque année pour lui dire qu’elle les a aidées à passer à travers ce cheminement. Que, grâce à elle, elles se sentaient belles, féminines et qu’elles n’ont pas perdu leur estime.     

« Ce n’est pas toujours facile financièrement, parce que je donne énormément, mais si je réussis à faire briller un œil à travers deux larmes, je suis comblée. Je ne sauve pas des vies, mais sans le savoir, j’en change et ça me touche tellement.» 

De plus, tous les mois, Mme Bonin fait tirer des cadeaux, allant de 100 à 800$. « À la fin de l’année mon comptable me dit: ton inventaire ne tient pas, tu as donné pour 5000$ de matériel, mais ça me fait tellement plaisir!» 

©(Photo Mélissa Blouin)

Un accessoire de mode 

La majeure partie de la clientèle de Mme Bonin sont des femmes atteintes de cancer, mais elle accueille aussi toutes les personnes qui sont confrontées à des pertes de cheveux ou celles qui veulent simplement changer de look. Une grande partie de sa clientèle est aussi composée de personnes âgées qui veulent rester coquettes malgré une plus grande difficulté à se coiffer. « Souvent les personnes âgées vont s’isoler et beaucoup de femmes vont s’empêcher de sortir parce qu’elles ne sont pas bien coiffées. » 

Sa porte est aussi grande ouverte à tous les hommes, « j’adore travailler avec eux, car souvent ce sont des gens qui veulent s’épanouir et qui sont malheureux parce que la société les pointe du doigt. Ici, ils ne se sentent pas jugés et sont comblés!» 

Mme Bonin accueille généralement sa clientèle sur rendez-vous afin de pouvoir lui dédier le plus de temps possible et pour lui assurer une intimité.  

 « Si je réussis à faire briller un œil à travers deux larmes, je suis comblée. Je ne sauve pas des vies, mais sans le savoir, j’en change et ça me touche tellement.» - Carole Bonin 

Une vocation  

Il y a quelques années, Carole Bonin travaillait en coiffure, mais n’était pas entièrement satisfaite par son travail, elle avait besoin d’aider davantage. « On m’a toujours dit mère Teresa, sort de ce corps! Ç’a toujours été super important pour moi de s’entraider entre humains.» Au même moment où des gens de son entourage étaient atteints par le cancer, Mme Bonin a rencontré un maître perruquier. Elle a fait six mois de cours avec ce dernier et a tout de suite su ce qu’elle voulait faire. Elle a continué un peu la coiffure, mais a commencé à développer son commerce de pièces capillaires pour toutes les sortes de pertes de cheveux. Elle a tout d’abord eu son centre dans un édifice médical de Saint-Charles-Borromée, puis au centre-ville de Joliette avant de s’installer à Saint-Thomas. Cela fait maintenant 11 ans qu’elle a ouvert son centre. « C’est difficile de parler de moi sans parler de ce que je fais et du centre, car ça ne fait plus qu’un. »  

Commentaires

15 avril 2019

Jocelyne Collin

J'ai eu besoin de l'aide de Carole Bonin, ça m'a tellement aidé à passer au travers de ce moment difficile, elle est tout ce qui est écrit, et bien plus encore pour toutes ces femmes qui ont besoin de support et d'empathie. Je vais la voir et continuerai à la voir de temps à autre, j'en ressent le besoin. Je ne pourrai lui dire assez Merci pour tout ce qu'elle a fait pour moi et ce qu'elle fait pour toutes ces femmes au prise avec cette maladie.

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